Travail décent : la recette de l’Église catholique

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Au cœur de la journée du 1er mai, Abbé Roger Gomis a rappelé que le travail n’est pas qu’un simple moyen de subsistance mais bien une expérience humaine par excellence, une occasion bénie de nous épanouir, de valoriser nos talents et de les mettre au service des autres et du bien commun. Comme le dit si bien le Pape François : «Le travail est une nécessité, c’est un chemin de maturation, de développement humain et de réalisation personnelle.»  

Pour cette fête du Travail, l’Eglise catholique n’a pas été en reste. Elle l’a célébré de différentes manières, à travers le défilé mais aussi par la sensibilisation. Face à la problématique de travail décent, Abbé Roger Gomis de l’archidiocèse de Dakar a fait une communication. Selon l’homme d’église, pour la doctrine sociale de l’Église catholique, le travail n’est pas qu’un simple gagne-pain, mais avant tout une expression fondamentale de notre dignité d’êtres humains créés à l’image de Dieu. «Le travail nous définit en tant qu’êtres humains ; il est l’expression par excellence de notre vocation à transformer le monde créé et à nous réaliser pleinement en communauté. C’est pourquoi l’Église considère comme une grave atteinte à leur dignité toute situation où les droits fondamentaux des travailleurs sont bafoués, notamment à travers des salaires injustes et payés de façons arbitraire ; le manque de considération des conditions de travail et des conditions de vie des travailleurs», a-t-il fait comprendre.

Evoquant  le Compendium de la doctrine sociale, qui dit : «Le «juste salaire est le fruit légitime du travail»; celui qui le refuse ou qui ne le donne pas en temps voulu et en une juste proportion par rapport au travail accompli commet une grave injustice», Abbé Roger soutient : «malheureusement, lorsqu’on jette un regard lucide sur la situation des travailleurs sénégalais à la lumière de ces principes, il est triste de constater qu’une bonne partie est encore concernée par l’extrême pauvreté. Une précarité qui touche de plein fouet aussi bien le secteur formel que le vaste secteur informel où œuvrent des millions de nos concitoyens qui peinent, malgré leurs innombrables efforts, à se hisser hors de la pauvreté, bloqués par la sous-rémunération et un manque criant de protections sociales».

Dans les zones rurales, abbé Roger Gomis a déclaré que «le tableau n’est guère plus reluisant pour de nombreux travailleurs de la terre qui, malgré un labeur acharné, dans des conditions souvent très difficiles, n’arrivent pas à assurer une vie décente à leurs familles. N’est-ce pas là une violation manifeste du «droit naturel à jouir du fruit de son travail» comme le rappelle clairement le Catéchisme de l’Église catholique ?» Dans tous les cas, l’Église rappelle qu’offrir des salaires de misère, qui ne permettent pas de subvenir dignement aux besoins essentiels, revient à nier la valeur intrinsèque du travailleur et de son labeur.

Toutefois, Abbé Roger Gomis de souligner : «ancré dans les valeurs humanistes et la vision intégrale de la personne humaine, l’Église milite pour «la reconnaissance du droit au repos»; le droit «à des lieux et des méthodes de travail qui ne portent pas préjudice à la santé physique du travailleur et qui ne blessent pas son intégrité morale» ; le droit que soit sauvegardée sa personnalité sur le lieu de travail, «sans être violenté en aucune manière dans sa conscience ou dans sa dignité» . Par ailleurs, il a estimé que l’Église souligne encore avec force la centralité de la famille, en tant que ‘cellule première et vitale de la société’.  Elle considère qu’il est «nécessaire que les entreprises, les organisations professionnelles, les syndicats et l’État encouragent des politiques du travail qui ne pénalisent pas, mais favorisent la cellule familiale du point de vue de l’emploi».

Source : Sudquotidien

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