Cet appel à la résistance… Par Astou Thiam

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Dans le tourbillon politique qui secoue le Sénégal, le spectre du
passé se superpose étrangement au présent, révélant les ironies et les contradictions de la vie politique. Jadis, en 2011, le mouvement M23, avec à sa tête des figures aujourd’hui au pouvoir, se levait comme un bastion de résistance contre la tentative d’un troisième mandat présidentiel, jugé anticonstitutionnel et contraire à l’esprit démocratique de la République. Parmi ces figures, l’actuel président de la République, qui, par une tournure des plus ironiques, semble aujourd’hui emprunter une voie similaire à celle qu’il combattait, en reportant les élections et en foulant aux pieds nos droits constitutionnels et électoraux.

Cette manœuvre, perçue comme une trahison de notre devise nationale « Un peuple, Un but, Une foi », soulève une question fondamentale : comment le pouvoir, confié par le peuple dans un esprit de confiance et de responsabilité, peut-il être retourné contre ce même peuple ? Face à cette contradiction flagrante, l’appel à une résistance organisée, intelligente et non violente devient plus pertinent que jamais. Cet appel à la résistance n’est pas un cri de guerre, mais un rappel solennel de notre droit et de notre devoir de défendre la souveraineté du peuple. La souveraineté ne réside pas dans les couloirs du pouvoir, mais dans les voix et les cœurs de chaque citoyen sénégalais.

Nous, citoyens du Sénégal, héritiers d’une histoire riche et d’une tradition démocratique, sommes appelés à puiser dans notre réservoir de sagesse et de détermination pour faire face à cette situation. La résistance ne doit pas être synonyme de violence, mais plutôt d’une lutte pacifique, ancrée dans la force des idées, la solidarité et l’engagement civique. L’histoire nous enseigne que les plus grandes victoires pour la démocratie et la liberté ont souvent été remportées non par la force des armes, mais par la résilience de l’esprit et la justesse de la cause.

Pour contrer les agissements actuels du pouvoir, il est essentiel de se mobiliser autour de principes clairs :

L’éducation civique devient notre arme la plus puissante : en sensibilisant nos concitoyens sur leurs droits, les implications du report des élections, et l’importance de préserver une démocratie robuste, nous renforçons les fondements mêmes de notre société.

La mobilisation civique, à travers des manifestations pacifiques, des campagnes de sensibilisation et des débats publics, doit viser à éveiller une conscience collective sur la nécessité de protéger nos acquis démocratiques et d’insister pour que la volonté du peuple soit respectée et mise en avant.

L’unité et la solidarité parmi les citoyens, au-delà des affiliations politiques, est cruciale. C’est en se tenant côte à côte, en mettant de côté nos différences, que nous pouvons affirmer la primauté de la souveraineté populaire sur les ambitions politiques personnelles.

La persévérance et la résilience dans notre lutte sont essentielles. Les défis seront nombreux et la route semée d’embûches, mais l’histoire nous a montré que la détermination du peuple est la clé du changement durable.

L’appel à la résistance est un appel à l’action consciente et réfléchie, inspirée par les valeurs de notre devise. Il ne s’agit pas de détruire, mais de construire ; non de haïr, mais d’aimer ; non de diviser, mais d’unir. En ce moment décisif de notre histoire, la nécessité d’une résistance éclairée et pacifique est plus impérative que jamais. Que notre action soit guidée par un amour profond pour notre pays et une foi inébranlable dans les principes démocratiques. La souveraineté du peuple n’est pas seulement un droit ; c’est un sanctuaire que nous devons protéger avec vigueur et dévouement. Ensemble, en tant que peuple uni par un but commun et une foi partagée dans les idéaux démocratiques, nous avons le pouvoir non seulement de contester, mais aussi de façonner l’avenir de notre nation. Puissions-nous embrasser cette responsabilité avec sagesse et courage, assurant que la souveraineté reste là où elle a toujours appartenu : entre les mains du peuple.

Source : WalfNet

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