Rétrospective 2023- année scolaire et académique 2022-2023 : grèves tous azimuts, fermeture d’universités, école balafrée

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L’Année scolaire et académique 2022-2023  a été mouvementée. A la place des diplômes et autres mentions nous avons assisté à une kyrielle de faits de violences inouïes notamment dans les universités publiques (incendie de la bibliothèque de l’Ucad et du Cesti) ; la fermeture des universités, si ce n’est pas la suspension des cours (avec une reprise en distanciel), sans occulter les grèves des syndicats d’enseignants pour le respect des accords signés avec l’Etat. Sud Quotidien fait un tour d’horizon des faits saillants de l’année 2023 dans le secteur de l’éducation.

L’année 2023 se termine dans l’inquiétude pour les nombreux étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). En cause, la fermeture du temple de savoir depuis six mois, tout comme d’autres universités publiques du pays pour des «raisons de sécurité», selon les autorités académiques.

L’Ucad est fermée depuis les saccages du mois de juin dernier, survenus après la condamnation du principal opposant sénégalais, Ousmane Sonko à deux ans d’emprisonnement dans une affaire de mœurs. Les universités publiques avaient pris des allures de champ de bataille et ont été le théâtre de violents affrontements entre forces de l’ordre. Etudiants et professeurs continuent de réclamer, en vain, une reprise des cours en présentiel alors que les autorités académiques campent sur leur position. Entre grèves et marches des syndicats d’enseignants dans toutes les universités publiques pour leur ouverture, rien n’a porté ses fruits.

«Toutes les universités sénégalaises sont réunies à l’université Cheikh Anta Diop pour demander la sauvegarde de l’enseignement supérieur face aux dérives et au risque de démantèlement de l’enseignement supérieur qui sera provoqué par des décisions incongrues des autorités en ce qui concerne la fermeture. Ce que nous demandons, c’est la réouverture immédiate des universités et la sécurisation pour que les enseignements puissent se faire pour que l’on puisse terminer l’année 2022-2023 puisque nous n’avons fait qu’un seul semestre sur l’année. Et aujourd’hui, le Sénégal accuse une année de retard sur le monde entier à cause de la fermeture», avait fait savoir le secrétaire général national du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES), David Célestin Faye, lors d’une marche organisée à l’Ucad.

Les démêlées judiciaires d’Ousmane Sonko ont occasionné des heurts et il s’en est suivi des suspensions de cours lors de ses convocations au tribunal. Pratiquement, la majeure partie des écoles à Dakar restait fermée pour des «raisons de sécurité». D’ailleurs, enseignants et élèves ont été arrêtés dans le cadre de l’affaire Sonko et des écoles saccagées au Sud du pays. Autre fait marquant dans le secteur de l’éducation : la grève des syndicats d’enseignants. Ces derniers n’ont pas manqué de décréter des mots d’ordre de grève pour exiger la convocation du Comité de suivi de l’accord de février 2022 par le ministre de la Fonction publique pour une mise en œuvre diligente de tous les engagements du Gouvernement», « l’apurement passif des accords » signés avec le gouvernement mais également pour réclamer la libération des enseignants et des élèves détenus.

Face à ces perturbations dans le secteur de l’éducation, le ministre de l’Education nationale Cheikh Oumar Anne a rencontré des syndicats d’enseignants en juin dernier pour sauver l’année scolaire et s’est ainsi engagé à respecter les accords dernièrement signés. Il s’agit, entre autres, du «reversement de 1075 MEPS dans le corps des PCEMG», «du paiement des indemnités à tous les formateurs actuellement en service dans les CRFPR», du «recrutement d’inspecteurs», de «l’ouverture de la spécialité Lettres/Arabe», informait un communiqué. Ce qui avait abouti à la suspension du mot d’ordre de grève par les syndicats, «après avoir reconnu les efforts consentis pour apporter des réponses concrètes à leurs préoccupations». Et dans le cadre de la mise en œuvre des accords signés, le Comité de suivi de l’accord du 26 févier 2022 a été convoqué le mardi 18 juillet 2023 sous la présidence du ministre de la Fonction publique et de la Transformation du Secteur public, Gallo Ba et en présence des syndicats représentatifs du secteur de l’Education et de la Formation, après un report le 22 juin. Même si toutes les questions ne sont pas encore mises en œuvre, des avancées ont été notées sur l’accord signé entre le gouvernement du Sénégal et les syndicats représentatifs du secteur de l’Education et de la Formation. Au cours de cette rencontre, plusieurs points ont été abordés dont la question des enseignants décisionnaires, l’octroi des prêts DMC, la question des indemnités de correction du CFEE.

En effet, lors de son passage à l’Assemblée nationale pour le vote du budget de son département ministériel, le ministre de l’Education nationale a annoncé aux députés la régularisation des enseignants décisionnaires. «La régularisation des enseignants décisionnaires est bien prise en compte dans le budget, pour un montant de 3 milliards 540 millions de francs CFA. Tout a été […] fait dans le circuit administratif, avec une attention particulière accordée à leur dossier», avait déclaré Cheikh Oumar Anne. Rappelons que depuis quelques années, la question des décisionnaires a été au cœur des batailles syndicales.

Source : Sudquotidien

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