Interdiction de son rassemblement de vendredi : F24 se rabat sur le bruitage, dimanche
La plateforme F24 est montée au créneau pour dénoncer une énième interdiction de ses manifestations par le pouvoir en place. Face à la presse hier, vendredi 8 septembre, Mamadou Mbodj et ses camarades qui ont fustigé l’attitude de l’autorité face au déni des droits des citoyens, laissent entendre qu’ils ne baisseront pas les bras. Ainsi, ils appellent à une manifestation pacifique sous la forme d’un bruitage, ce dimanche de 21h à 22h.
« L’interdiction de cette manifestation de ce vendredi 8 septembre 2023, nous a été notifiée. Et jusqu’à 23h 30, aucune réponse nous est venue de Thiès où nous avions également déposé une lettre d’information pour la manifestation de ce jour. Ce qui confirme ainsi, l’option du gouvernement de pousser les citoyens à braver les interdictions, à manifester sans autorisation, à résister au déni de leurs droits élémentaires », a fustigé face à la presse hier, vendredi 8 septembre, Mamadou Lamine Dianté, avant de rappeler sur le nombre de fois que leurs manifestations ont été interdites : « Nous avons dit que c’est la cinquième fois qu’une demande de manifestation de F24 a été interdite, en moins de trois mois, au motif creux de risques de troubles à l’ordre public. »
« Le ministère de l’intérieur chercherait-il à installer le pays dans un cycle continu de violence et de terreur ? Voudrait-il créer une situation de chaos qui lui servirait d’alibi à des fins inavouables », s’interroge le porte-parole du jour de la plateforme F24. En tout état de cause, soutient-il, « le constat est unanime, ces interdictions sont la honte de notre démocratie balafrée. Elles sont la face hideuse du non droit dans lequel a sombré le Sénégal, sous la gouvernance de Macky Sall. » Il s’y ajoute « Les vingt cinq interdictions de manifester du Chemin de la libération », selon F24. Toutefois, « considérant qu’il y a déjà trop de Sénégalais tombés sous les balles de la répression aveugle, trop de blessés, de tortures et des dégâts matériels graves au détriment du contribuable sénégalais, la plateforme F24 a jusqu’ici choisi de ne pas suivre le gouvernement dans sa logique mortifère, qui ralentit l’activité économique et préjudicie la stabilité et la cohésion sociale », a indiqué Mamadou Mbodj et Cie.
Cependant, pour marquer leur option républicaine de privilégier les manifestations pacifiques, dira l’ancien syndicaliste, « F24 ne se lassera pas de déposer des lettres d’informations et de prendre acte des interdictions fallacieuses et honteuses qui lui seront servies. »
Pour ce faire, la plateforme citoyenne se rabattera sur une forme de manifestation mais toujours pacifique, à savoir un bruitage illuminé. « Une manifestation pacifique sous la forme d’un bruitage illuminé. Parce qu’après l’interdiction injustifiée de la manifestation qui était prévue aujourd’hui, nous n’allons pas baisser les bras. Ils peuvent nous interdire et chercher à nous pousser à manifester afin que la répression puisse s’abattre sur les citoyens, nous proposons aux citoyens une autre forme de manifestation pour pallier cette interdiction », a informé M. Dianté.
Ainsi, dans sa logique de combat pour la libération des prisonniers politiques, de faire cesser la confiscation des libertés, l’organisation inclusive et sincère de l’élection présidentielle de 2024…, lance-t-il envers les citoyens : « F24 invite les citoyens sans exception, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes à Dakar comme dans les campagnes, à se mobiliser comme un seul homme, ce dimanche 10 septembre 2023, de 21 h à 22 h pour se faire entendre par le gouvernement de Macky Sall…Nous demandons de se faire entendre à travers un bruitage très fort… »
F24 a également noté pour le dénoncer la confiscation des libertés, source de la rétrogradation du Sénégal parmi les ‘’dictatures non éclairées. « La confiscation des droits à la liberté d’opinion, à la liberté d’expression, à la liberté de réunion, à la liberté de manifestation et à la liberté de circuler a atteint un niveau jamais égalé dans notre pays, rétrogradant ainsi, le Sénégal, à la dernière place des dictatures non éclairées », regrettent les membres du F24.
Dans le même registre, le mouvement des forces vives de la nation a aussi relevé pour le regretter, ce qu’il considère comme ‘’caractère dictatorial’’ du régime en place. Selon le sieur Dianté « le caractère dictatorial du régime en place se décline dans le surpeuplement des prisons, une surpopulation carcérale qui s’explique par un système judiciaire répressif sans alternative à la prison, la facilité de la délivrance des mandats de dépôt, les nombreuses détentions provisoires… »
Source : Sudquotidien