Émeutes contre l’installation d’une Brigade de gendarmerie : Ngor au creux de la vague

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On pensait que la Korité, célébrée vendredi dernier par une partie de la communauté musulmane, allait se passer dans l’allégresse et le calme à Ngor ? Eh bien non, c’est sous tension que les habitants de la localité l’ont vécue. Et pour cause, des affrontements ont eu lieu, ce jour de fête, entre les Forces de l’ordre et des Ngorois, qui protestent contre l’implantation d’une Brigade de gendarmerie au rond-point de Ngor, constituant le prolongement des premières manifs de mardi dernier.

Par Amadou MBODJI – Le village de Ngor garde encore les stigmates des violents affrontements entre les populations et les Forces de défense (Fds) entamés mardi et qui se sont poursuivis vendredi dernier. Alors que ce jour-là, une partie de la communauté musulmane fêtait la Korité. Selon une source, il y a eu plusieurs arrestations du côté des manifestants et des démarches sont entreprises pour qu’ils soient libérés. En tout cas, la présence de traces de pneus brûlés par-ci, de barricades par-là, atteste de la tension qui a sévi sur les lieux plongés dans une effervescence incroyable depuis plusieurs jours. Dans le décor, il faut y ajouter la présence des éléments de la gendarmerie à l’entrée du village de Ngor, armés jusqu’aux dents, et sur certains artères de la localité dont la route menant vers l’hôtel King Fahd Palace, 48 heures après les affrontements nés de la volonté de délocaliser la Brigade de gendarmerie de Ngor souvent inondée sur le site du parking du rond-point de Ngor. Et les manifestants continuent à s’opposer à ce projet de délocalisation.

Faisant face aux éléments de la gendarmerie qui ont usé de grenades lacrymogènes pour maintenir l’ordre public, les manifestants ripostaient par des jets de pierres et par des cocktails Molotov. Pris dans l’étau de l’odeur des grenades lacrymogènes, certains habitants n’ont pu effectuer la prière du vendredi. Les médiations et les appels à la paix n’ont pas porté leurs fruits, avec la poursuite des affrontements causant des dégâts collatéraux avec le saccage de la maison du député Farba Ngom. Sise aux Almadies, elle a été incendiée par une foule folle et furieuse. Au moment des faits, celui que l’on surnomme le «griot du chef de l’Etat» se trouvait à la Mecque.

La mosquée et le cimetière de la localité ont été pris pour cibles par les jets de lacrymogènes, mettant dans une posture l’imam de la localité dénonçant cela dans son sermon lors de la fête de la Korité. Préoccupée par la situation délétère qui sévit à Ngor, la communauté layène, à travers son porte-parole, Seydina Mandione La­hi, demande au Président Ma­cky Sall d’intervenir pour une issue heureuse à ce problème.

Le maire de Ngor, en l’occurrence Maguette Ndiaye, dit que la priorité serait la construction sur ledit site d’une école, d’une mosquée et autres infrastructures qu’une brigade de gendarmerie, même si la sécurité constitue un aspect très important dans la vie de la localité. Sans être informées, disent-elles, les populations de cette localité disent avoir eu la grande surprise de voir du sable, du fer et du béton déversés sur le site alors qu’il était convenu, selon le maire, l’érection d’une brigade provisoire avec des conteneurs.

#Source : Le quotidien

 

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