Classement – Indice sur la prospérité : La longue marche

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Le classement mondial de la prospérité vient de montrer que les efforts accomplis dans le pays, bien que notables, pour améliorer les conditions de vie des populations, demandent à être encore accentuées pour avoir des effets.

Par Mohamed GUEYE – Les efforts de l’Etat du Sénégal pour améliorer les conditions de vie de sa population, bien que constants et soutenus depuis quelques années, se traduisent maintenant par un nouveau slogan public, qui veut que nous soyons passés de l’indigence à l’émergence.

Il faut croire que les institutions internationales qui établissent les statistiques ne voient pas les mêmes données que nos dirigeants.

Cela pourrait s’illustrer par les données que l’Index de prospérité global Legatum vient de rendre publiques. Cette institution, dans son édition de 2023, classe le Sénégal à la 102ème place sur 167 pays dans le monde en termes de prospérité.

Cet index de Legatum se base sur des éléments constitutifs de la qualité des institutions publiques, des conditions sociales, ainsi que de la situation économique des pays. Ces éléments se déclinent en des piliers reposant sur «la sécurité (des personnes et des biens), la gouvernance, le niveau de liberté, la qualité des infrastructures et l’accès aux marchés, les conditions pour entreprendre, la qualité de l’économie, l’environnement des affaires, la santé et les conditions de vie, l’environnement naturel et l’éducation». Tous ces critères permettent à l’institution anglaise de mesurer que le Sénégal est en progrès constante depuis dix ans, partant de 2013, où le pays était à la 113ème place, à aujourd’hui, suivant une trajectoire ascendante de progrès.

Néanmoins, tout n’a pas été uniforme dans les progrès réalisés par le pays sous la gouvernance de Macky Sall, puisqu’il s’agit -coïncidence ou non- de la période qui est à l’étude dans l’Index. Ainsi, si les efforts sont patents en termes d’inclusion sociale, à savoir les critères de sécurité, de niveau des libertés, de gouvernance ou de capital social, qui permettent dans leur ensemble de placer le pays à un niveau élevé, les efforts à faire en termes d’amélioration des conditions de vie sont encore énormes. Il s’agit ici des critères portant sur l’amélioration des conditions de vie, la santé, l’éducation et la préservation de l’environnement. Pour illustrer, en termes d’éducation, le Sénégal se place à la 148ème place sur 167 pays. C’est dire…

Et comme pour montrer à quel point toutes les choses sont liées les unes aux autres, dans les domaines où le Sénégal se place dans une certaine moyenne, ce n’est pas pour briller. Le pays est à la 102ème place en termes d’environnement des affaires, 122ème concernant la qualité de l’économie, 116ème sur les infrastructures et l’accès aux marchés, ce qui éclipse la prouesse de sa 56ème place en termes de conditions d’entreprendre.

Pourtant, les rédacteurs de l’Index veulent se féliciter des efforts, non seulement du Sénégal, mais aussi des autres pays d’Afrique. Ainsi, le document veut relever la prouesse de la Côte d’Ivoire qui, bien que placée à la 120ème place de l’Index, serait le pays qui a accompli le plus de progrès cette année.

Cela n’empêche pas tous les pays du continent de s’agglutiner dans le bas du classement. Le meilleur sur le tableau étant Maurice, qui se place à la 47ème position. L’île est suivie par l’archipel des Seychelles, à la 51ème position. Pour modérer notre enthousiasme sénégalais, notons que le pays de la Teranga est à la 9ème position en Afrique, et à la 3ème position dans la Cedeao. Nous venons derrière le Cap-Vert (80ème) et la Ghana (98ème). Et le Sénégal est le premier pays francophone à ce rang. Le second étant le Gabon (119ème), qui précède la Côte d’Ivoire (120ème).

Legatum institute a tenu à se «féliciter» des efforts constants réalisés par les pays africains pour améliorer les conditions d’existence de leurs populations, et les niveaux des libertés et d’amélioration du capital social. Elle souligne que ces efforts, notamment dans l’accès à la santé et à l’éducation des populations, sont dans beaucoup de pays, freinés par les questions de sécurité, avec le terrorisme ou l’insécurité intérieure.

#Source : lequotidien

 

 

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