Réduction Des Risques Du Tabac : Des Scientifiques Montent Au Créneau

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Une conférence internationale sur la réduction, des risques liés à la nocivité du tabac s’est tenue la semaine dernière à Sofia, la capitale bulgare. Cette rencontre a regroupé des sommités médicales et scientifiques sur la question.

Dans un contexte de pandémie de la Covid-19, cette rencontre scientifique a été aussi un webinar (réunions interactives visioconférence) permettant ainsi à des journalistes du monde aux quatre coins de monde de participer au débat.

Les cigarettiers mettent le paquet dans la réduction des risques liés à la nocivité du tabac. En effet, la réduction des risques est devenue, chez eux, une approche politique qui vise à réduire le préjudice causé par une activité dangereuse/nocive plutôt que de simplement l’interdire. Le concept et l’application de la réduction de la nocivité basée sur la science sont des stratégies déjà utilisés dans plusieurs domaines comme l’a signalé le Professeur David Khayat, Fondateur et Président Honoraire de l’Institut National du Cancer en France, Professeur à l’Université Pierre et Marie Curie et chef du Département de Médecine Oncologique. Lors d’une conférence internationale sur la réduction, des risques liés à la nocivité du tabac, qui s’est tenue la semaine dernière à Sofia, la capitale bulgare, à travers une discussion en ligne, il a rappelé que l’excès de vitesse est l’une des principales causes de la mortalité sur les routes. Quand on a constaté que les leçons de morale, de civisme et les contraventions ne réglaient pas le problème, de façon réaliste, il y a eu l’alternative de la ceinture de sécurité et les airbags. Le même exemple est valable pour les maladies sexuellement transmissibles où en plus de la morale, il y a eu l’alternative réaliste du préservatif. Se basant sur ces exemples le Pr Khayat, invite au même réalisme dans la lutte contre le tabagisme. Ce, en adoptant les alternatives qui réduisent les risques.

Le Pr Khayat, l’un des conférenciers, estime que cette politique de réduction des risques du tabagisme doit être sérieusement étudiée par les gouvernements parce que chaque année il y a «100 mille morts liés aux maladies du tabac» avant d’ajouter que «la nocivité de la cigarette est causée par la combustion». En effet, dit-il, la combustion de la cigarette produit des substances toxiques dans la fumée qui sont responsables des maladies liées à la consommation du tabac combustible. Ainsi, il est scientifiquement prouvé que plus on s’expose à la fumée de cigarette, plus on augmente les risques de maladies comme le cancer. «64 % des fumeurs continuent de fumer même après avoir appris qu’ils ont le cancer», poursuit Pr Khayat qui continue en signalant que les fumeurs souffrent d’addiction à la nicotine. Or, a-t-il ajouté, la nicotine, bien qu’adductive, n’est pas la cause primaire des maladies liées au tabagisme. «C’est pourquoi nous avons étudié les alternatives de l’industrie du tabac», note-t-il. Non sans faire remarquer que cette alternative qui consiste à chauffer le tabac et non plus le brûler, réduit drastiquement les risques liés au tabac comme le confirme la décision de la Food and Drug Administration (Fda) aux Etats-Unis qui a eu à se prononcer sur le produit de tabac chauffé Iqos suite à la demande du cigarettier Philip Morris.

La Fda a constaté, d’après l’expert, que le système Iqos chauffe le tabac mais ne le brûle pas. Ce qui permet de réduire considérablement la production de substances chimiques nocives et potentiellement nocives.

En Angleterre, signale-t-on dans un document remis aux participants, le Public Health s’inscrit dans cette même logique en demandant à ceux qui ne peuvent pas ou ne veulent pas arrêter de fumer de «switcher» c’est-à-dire d’aller vers les alternatives comme les cigarettes électroniques ou le tabac chauffé qui permet d’éviter la combustion et la fumée et d’avoir la nicotine qui, même si elle n’est pas sans risque, «n’est pas cancérigène», selon le Docteur Efrain Cambronero Moraga du Centre de recherches sur le Cancer du Costa Rica.

Pour l’Afrique, la question se pose de savoir qui sera le premier à s’inspirer du pragmatisme anglo-saxon. Cela, même si le meilleur choix pour la santé est de ne jamais commencer à fumer ou d’arrêter complètement.

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