TRAFIC DE MÉDICAMENTS : TOUT SUR LA SAISIE RECORD À LA PATTE-D’OIE

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Le quartier Patte d’oie a été le théâtre d’une opération de démantèlement de médicaments frauduleux, ce mercredi, 14 avril 2021. Les habitants de la rue 38 dudit quartier ont assisté à une descente des éléments de la Sûreté urbaine du Commissariat centrale de Dakar pour une découverte pour le moins stupéfiante !

Une importante quantité de médicaments contenue dans des caisses bien empilées dans les locaux d’un immeuble de 2 étages niché au cœur de la Patte d’Oie a été saisie. Le poids ? Même le Commissaire Sangaré, responsable de l’enquête, peine à le savoir. « Ce sont deux entrepôts. Un aux Parcelles assainies et un autre à Patte d’Oie. Ce sont des tonnes de médicaments. Mais, nous n’avons pas de matériels qui puissent nous permettre de quantifier le poids exact », a-t-il fait savoir. « C’est une quantité astronomique », renchérit Docteur Madické Diagne, pharmacien inspecteur, Chef de la Division de l’inspection et du contrôle de l’importation des médicaments à la Direction de la pharmacie. Présent sur les lieux avec des agents de la Police centrale, M. Diagne reconnaît n’avoir « jamais vu et n’a jamais eu à saisir une quantité aussi importante de médicaments », alors qu’il a fait plus de décennies de carrière.

Une enquête ouverte depuis des jours

C’est dans la nuit du mardi 13 au mercredi 14 avril que la police a fait la découverte de cette importante quantité de médicaments. Bien avant, les hommes du Commissaire Bara Sangaré ont mené une longue enquête qui a abouti à ce résultat. Informé par des responsables de la Pharmacie nationale d’approvisionnement, de la présence sur le marché de médicaments non certifiés, Commissaire Sangaré a vite lâché ses hommes à la trousse des délinquants. Une stratégie avait été mise en place. L’objectif final était de pouvoir mettre la main sur les propriétaires de ces produits illicites et nuisibles à la santé. Il a fallu un simulacre de commande effectué dans l’anonymat par la police pour avoir une certitude sur le fait délictuel.

L’entrepôt, une vieille bâtisse

La maison qui sert d’entrepôt à ces produits frauduleux est une vieille bâtisse nichée à proximité de l’agence SENELEC de Patte d’Oie. Vers 10h, lorsque le convoi de la police a débarqué, le quartier était calme. Les habitants ne semblaient pas encore au réveil. C’est l’enseigne des voitures de police et les uniformes des agents qui avaient fini par attirer l’attention des passants. Certains n’hésitent pas à s’arrêter devant la maison pour immortaliser les opérations même si tout accès à la demeure leur a été interdit. L’insalubrité des locaux, caractérisés par les feuilles mortes d’arbre et la poussière qui empêche de voir la couleur des carreaux, donnent l’impression d’une maison abandonnée depuis belle lurette. Ce qui n’a pas empêché les fraudeurs d’y stocker leurs marchandises. Les 25 pièces de la bâtisse sont toutes remplies de cartons de médicaments, composés, entre autres, des perfuseurs, de bouteilles d’alcool. Même les toilettes étaient chargées. La manière dont les produits sont stockés renseigne nettement sur le caractère illicite des produits. Mais aussi, d’un réseau bien organisé de fraudeurs de médicaments. Au niveau du rez-de chaussée, deux salles sont réservées pour des consultations et des services administratifs. Les cachets, des stylos, des rams de papier, du matériel dactylographique, des chèques de banques et des copies de reçus sont trouvés sur place. Ces outils servent à formaliser la fraude.

Un homme cueilli sur place

D’après Commissaire Bara Sangaré, six personnes avaient été interpellées et mises en garde à vue durant l’enquête. Mais, une 7e les suivra. Pendant que la police était en train d’indiquer aux journalistes les produits saisis, un homme, la cinquantaine, débarque d’un scooter. Il avait été envoyé par une clique de la place, bien connue, pour récupérer une commande de médicaments au niveau de cet entrepôt de Patte d’Oie.

Parmi les personnes arrêtées, a informé Commissaire Sangaré, deux sont de nationalités étrangères. « Ils avaient créé une société informelle de distribution et parvenaient à écouler leurs marchandises sur le marché. Nous avons pu constater que les structures formelles se ravitaillent sur ces produits. C’est un danger pour la santé des populations. C’est pourquoi, dans les chefs d’inculpation, il y aura mise en danger de la santé des populations », révèle le Commissaire Sangaré.

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