Magal : le maire de Ngaye pour une professionnalisation de la collecte de peaux brutes
SENEGAL-ARTISANAT-STRATEGIE
La production de peaux d’animaux domestiques pendant les événements religieux, pourrait atteindre les 10 millions de peaux, a déclaré le maire de Ngaye Mékhé, Magatte Wade, appelant à une meilleure stratégie de la collecte des peaux lors du Grand Magal de Touba pour éviter leur dégradation.
”Il faut une stratégie de collecte de peaux pour le Magal (de Touba), toute une gamme de formations pour les acteurs, des financements et des préfinancements”, a-t-il plaidé dans un entretien accordé à l’APS.
M. Wade est l’un des initiateurs du projet en cours dénommé la Nouvelle tannerie industrielle du Sénégal (NOTIS) devant transformer les peaux d’animaux immolés lors d’événements comme le Magal.
Il a souligné que les abattages ne sont pas souvent très contrôlés parce que chacun abat devant sa maison, dans la rue, relevant que Touba est une zone à “fort potentiel ” de collecte de peaux de qualité.
Pour avoir des peaux de qualité, Magatte Wade estime qu’il faut une maitrise de toute la chaîne, de la culture des plantes par des agropoles à la nourriture du bétail, préconisant une zone de production de bétail entre Touba, Dara et Mékhé pour booster l’élevage.
— Interdire l’exportation des peaux—
Il a mis en avant aussi l’importance de l’approvisionnement “correct” de nos artisans en peau pour leur permettre d’être compétitifs.
“Il faut faire en sorte que nos artisans puissent exceller et mettre sur le marché national, international de bons produits, et cela passe par une collecte de peaux de qualité”, a préconisé M. Wade.
“Des peaux de qualité, ce sont des peaux qui sont traitées, qui sont assouplies et qui ont des finitions convenables pour le marché international et qui peuvent permettre de faire de très bons produits”, a-t-il expliqué.
Il regrette, par ailleurs, que ces peaux soient plus destinées à l’exportation plutôt que d’être transformées au Sénégal. “Malheureusement, ce sont les exportateurs qui arrêtent les camions et qui mettent du sel (pour le traitement des peaux d’animaux domestiques)”, a dit le maire de Ngaye Mékhé.
Il a dit avoir pourtant demandé à l’Etat, depuis près de 10 ans, d’interdire l’exportation de peaux, estimant qu’il n’y a qu’au Sénégal qu’on exporte les peaux brutes.
“Tant qu’on exporte [des peaux], il n’y aura jamais de volonté de transformation, il n’y aura jamais d’approvisionnement correct de nos artisans, il n’y aura jamais de plus-value, il n’y aura jamais de travail, et l’économie ne pourra jamais être boostée par ce secteur aussi stratégique”, avertit Magatte Wade.
APS
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