Devant une assistance composée de membres du gouvernement, de parlementaires, de diplomates, de représentants de différentes institutions de la République, du secteur privé et de la société civile, le Premier ministre, Ousmane Sonko, a présenté le Plan de Redressement Economique et Social «Jubbanti Koom». Ce plan qui s’appuie sur la mobilisation essentiellement de ressources internes, sans endettement, pour financer le développement du Sénégal, est articulé autour de trois chantiers de financement : la déduction maitrisée de la dépense publique et du train de vie de l’Etat ; la mobilisation des ressources domestiques ; le financement endogène complémentaire hors endettement.
Pour la mise en œuvre de son Plan de redressement économique et social «Jubbanti Koom», le gouvernement a dévoilé une batterie de mesures afin de mobiliser les ressources nécessaires. Selon le Premier ministre, Ousmane Sonko, qui présentait hier, vendredi 1e août 2025, ce Plan de redressement économique et social, 90% des ressources sont attendues de la mobilisation de ressources endogènes sans endettement.
«Nous ne solliciterons les partenaires extérieurs que pour la partie recyclage des actifs, mais tout en conservent la propriété de ces actifs, au nom des appels publics à l’épargne sur le marché intérieur. Nous ne pouvons pas, 65 ans plus tard, continuer à attendre le salut de l’extérieur. L’Afrique doit évoluer et le Sénégal doit évoluer. Ce que nous présentons aujourd’hui n’attend rien de personne sinon du peuple sénégalais», soutient-il. Mieux insiste le Premier ministre, «les solutions doivent être endogènes ; elles doivent provenir de l’effort interne produit par les Sénégalais, pour eux-mêmes»
Il annonce que les chantiers de financement du plan tournent autour de trois. Le premier, c’est la déduction maitrisée de la dépense publique, du train de vie de l’Etat. Le deuxième chantier, c’est la mobilisation des ressources domestiques. Et le troisième est relatif au financement endogène complémentaire hors endettement. «Pour l’optimisation de la dépense publique, nous allons travailler d’abord à l’amélioration de la planification stratégique notamment avec la mise en place des cadres de dépenses à moins termes, des indicateurs de performances. Il y a aussi la digitalisation et l’optimisation de la commande publique, mais également la rénovation des procédures d’exécution budgétaires. Pour ce qui est de la commande publique, des aspects importants comme la mise en place d’une centrale d’achats qui nous permettra de regrouper un certain nombre d’opérations, de rationnaliser également les acquisitions. Et enfin, la réduction de la taille de l’Etat où les équipes ont travaillé à la fusion et à la suppression d’un certain nombre de structures particulièrement des agences d’exécution», indique-t-il.
Selon lui, la mobilisation des ressources domestiques vise à aller chercher des niches d’abord dans le secteur du numérique, qui est un secteur en plein essor mais jusqu’à présent pas fiscalisé dans beaucoup de ses aspects. «Il s’agit de la fiscalisation, par exemple, des jeux de hasard en ligne, du mobile money, des transferts marchands et de beaucoup d’autres aspects qui n’étaient pas suffisamment fiscalisés. Il y a également l’optimisation des revenus du foncier», relève Ousmane Sonko.
Réciprocité des visas et la valorisation du foncier pour mobiliser 60 milliards FCFA
Pour le Premier ministre, le foncier est un élément important du patrimoine qu’il convient de fructifier, en évitant le plus possible de céder. «On peut utiliser comme levier financier et levier des fonds, le foncier bâti comme le foncier non bâti», déclare-t-il. Le gouvernement pourrait ainsi compter sur les paiements liés à l’accès aux droits et aux titres, indique-t-il. «Une longue liste a été établie pour renforcer les amendes de redevances par rapport à certains types d’infractions. Par exemple, le Code de la route et autres types d’infractions de ce genre, dont les conséquences sont incalculables», a-t-il fait part.
Le Premier ministre a aussi indiqué que le gouvernement table sur le levier de la réciprocité des visas pour engranger des ressources d’un montant de 60 milliards.
Sudquotidien
Comments are closed.