Intelligence artificielle : L’impératif de préserver la dignité humaine, les données personnelles…

L’intelligence artificielle (IA) soumise à plusieurs questionnements. C’est ce qui est ressorti d’une session de formation organisée par Friedrich Naumann, la fondation René Cassin et l’ambassade de France au Sénégal. C’était en présence de la présidente de la Commission nationale des Droits de l’homme, Pr. Amsatou Sow Sidibé. La 16e session délocalisée des Droits de l’homme a passé au crible l’utilisation de l’IA et la préservation des droits humains.

L’équilibre s’impose, selon des intervenants comme Alexandra Heldt, directrice Afrique de l’Ouest de la fondation Friedrich Naumann. « La thématique industrielle avec l’IA aujourd’hui constitue une dialectique entre l’Individu, pourvoyeur d’idées et de l’innovation technologique. La 4e révolution avec l’IA offre des opportunités sans précédent pour le progrès humain, mais elle soulève également des défis fondamentaux pour la dignité, la liberté et l’égalité des personnes. En effet, les technologies de l’intelligence artificielle, associées aux données de masse (Les big data) bouscule les équilibres mondiaux », a relevé Alexandra Naumann qui a remercié le Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’homme.

Elle croit que l’utilisation de l’IA pose de réels défis en termes de préservation de la vie privée des individus. Sans un cadre juridique, l’utilisation de ces technologies peut ouvrir les portes à toutes les dérives. « Les défis de l’IA sont nombreux et certains sont susceptibles de porter atteinte aux droits et libertés, notamment la menace sur la protection de la vie privée par la collecte des données sans consentement, les risques liés à la sécurité et à la cybersécurité, l’accès inégal à l’IA, aggravant ainsi les disparités en éducation et en emploi, pour ne citer que ceux-là », a avancé la directrice de l’Afrique de l’Ouest de la fondation Friedrich Naumann pour la liberté.

Un cadre juridique adapté s’impose    

Comme l’IA va s’imposer davantage, il y a une urgence de l’utiliser avec intelligence, en l’adoptant au prisme de la préservation de la dignité humaine. « Puisque cette mutation vers une société de l’IA est un processus irréversible, nous devons choisir de naviguer dans cet écosystème avec sagesse, en nous assurant que les choix délibérés d’aujourd’hui conduisent à un avenir équilibré où la puissance des marchés et de la production de richesses ne soient pas des menaces pour l’homme », prodigue Mme Alexandra.

La présidente de la Commission nationale des Droits de l’homme du Sénégal  (CNDH-S) est allée plus loin, en esquissant le cadre juridique adapté régissant ces nouvelles technologies.  « Face à ces enjeux, il est essentiel que le cadre juridique évolue pour garantir une gouvernance démocratique, responsabilisant concepteurs, utilisateurs et institutions, et intégrant des mécanismes indépendants de contrôle. Il est possible de nous inspirer de la récente Convention-cadre du Conseil de l’Europe sur l’intelligence artificielle, qui vise à protéger la démocratie, l’état de droit et les droits de l’homme face aux défis de la technologie », a recommandé la professeure Amsatou Sow Sidibé, Présidente de la CNDH-S.

 

 

Seneweb

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