Le “Daaray Kamil”, sorte de maison du Saint Coran, est l’un des plus puissants symboles de la force des traditions dans la cité religieuse de Touba, en perpétuation de l’héritage spirituel de Cheikh Ahmadou Bamba.
Installé à l’intérieur de la grande mosquée de Touba, juste en face du mausolée du Cheikh, le “Daaray Kamil” respire une ferveur religieuse presque immuable.
Ici, depuis plus d’un siècle, le Saint Coran est récité intégralement quatre fois par jour, sans qu’aucune journée ne rompe cette chaîne de dévotion.
Dès les premières heures du matin, des voix mélodieuses de récitateurs remplissent les lieux, portées par vingt-huit personnes choisies par le khalife général des mourides lui-même.
Alignés, ces pensionnaires d’exception enchaînent verset après verset, avec une précision rythmée, le regard concentré, le souffle régulier.
”Chaque jour, on récite le Coran quatre fois au Daaray Kamil. Les pensionnaires sont désignés par le khalife selon des critères bien précis : parfaite maîtrise du Livre Saint (lecture et écriture), sens des responsabilités et conduite irréprochable”, confie Serigne Abdou Rahmane Mbacké, l’un des responsables du lieu.
”Tout ce que nous faisons, nous le faisons pour Dieu”, ajoute-t-il, pour signifier que ces récitateurs sont bénévoles et s’interdisent d’être rétribués pour ce qu’ils font.
Certaines familles servent ici depuis plusieurs générations, dans le prolongement d’une tradition instituée par Serigne Touba en 1904-1905.
Le Cheikh avait alors désigné neuf hommes pour mettre en place cette institution, un nombre ensuite porté à douze.
Plus d’un siècle plus tard, la tradition se perpétue, immuable, au rythme des récitations qui emplissent la grande mosquée et les cœurs des fidèles.
APS
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