[Billet d’humour] Sculpture à la seringue : le corps en chantier !

Au Sénégal, on n’arrête plus le « progrès »… sur la chair : suppositoires censés faire grossir, céréales « miraculeuses », et chirurgie esthétique qui, apparemment, refuse de quitter la vie de certaines dames.
 
Dakar, autrefois capitale de la téranga, devient doucement la capitale du « térrangisme » facial. Les nez se rétrécissent, les lèvres gonflent comme si elles venaient de se faire piquer par un essaim d’abeilles stylées, et les postérieurs prennent des volumes qui défient les lois de la gravité… et celles de la pudeur !
 
Aujourd’hui, il ne suffit plus d’avoir le cœur sur la main, il faut aussi des joues surélevées, des cils de 15 cm et des hanches dignes d’un rond-point aux Almadies. Le naturel ? Une option vintage.
 
Et pourtant, c’est presque connu de tous : le corps n’est pas un meuble qu’on peut rembourrer à la carte. Se refaire le visage, ce n’est pas comme refaire la déco du salon. Chaque injection est une prière au dieu des effets secondaires. Une liposuccion ratée, et te voilà avec un ventre plus creux que le compte d’un étudiant à la fin du mois — avec en bonus un œdème qui fait de toi la cousine sénégalaise de Shrek pendant deux semaines.
 
Alors non, on ne peut pas prêcher l’amour de soi le matin sur Instagram, et aller se faire aspirer le gras l’après-midi à Tunis ou à Istanbul. L’estime de soi ne se trouve pas en salle d’opération, sinon nos grand-mères n’auraient jamais eu de rides… ni autant de sagesse.
 
À nos sœurs (et aux frères planqués), de se demander, avant de dire oui au bistouri : « Suis-je en train de soigner mon complexe ou de subir celui des autres ? »
 
Parce qu’à la fin, ni les filtres, ni les implants n’effacent le vrai manque : celui de s’aimer tel qu’on est.

 

Seneweb

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