Réformes politiques, libertés et fractures : le grand oral du Sénégal au dialogue national Le chef de l’Etat plaide pour « des réformes courageuses, tournées vers l’avenir »
Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a présidé, le mercredi 28 mai dernier, la cérémonie d’ouverture du Dialogue national consacré cette année à la réforme du système politique sénégalais. Dans son allocution, le chef de l’Etat exhorté les participants à rompre avec « l’immobilisme ou le statu quo » et à engager « des réformes courageuses, tournées vers l’avenir ».
Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a donné le coup d’envoi du dialogue national consacré cette année, à la réforme du système politique sénégalais. La rencontre s’est tenue au Centre internationale de conférence Abdou Diouf de Diamniadio en présence de plusieurs personnalités politiques, de la société civile, du monde syndical, et religieux, des autorités coutumières, des acteurs culturels, et de ceux des médias. Dans son allocution, le chef de l’Etat a exhorté les participants à ces concertations à rompre avec « l’immobilisme ou le statu quo » pour engager « des réformes courageuses, tournées vers l’avenir ». Estimant que les tensions qui ont traversé le Sénégal sont encore trop vivaces pour être oubliées » le chef de l’Etat a fait remarquer que son rôle, en tant que garant de l’unité nationale est de tendre la main à toutes et à tous, pour rassurer, rassembler, apaiser et réconcilier afin de conforter la paix et la stabilité indispensables au développement économique de notre pays ».
Sous ce rapport, rappelant que l’histoire politique récente de notre pays nous commande de réformer pour la postérité, il a plaidé des réformes pour renforcer les acquis démocratiques et garantir davantage la stabilité de nos institutions. Poursuivant son propos, il a listé un certain nombre de points en soulignant que notre démocratie ne saurait faire davantage l’économie d’une réflexion sur ces derniers. Et ces points sont entre autres, la rationalisation du calendrier électoral ; la création d’une Commission électorale nationale indépendante ; le fonctionnement des organes chargés de l’organisation des élections ; l’accès au fichier électoral et sa gestion ; la rationalisation des partis politiques et leur financement ; le rôle de la justice dans le processus électoral ; la dématérialisation du processus électoral ; le statut de l’opposition qui doit avoir un contenu réel ; l’inscription automatique des primo-votants ; la durée des campagnes électorales; ou encore sur les modalités du parrainage.
Le Sénégal, une démocratie avec 386 partis dont 14 seuls en règle
On en sait un plus sur le nombre exact des partis politiques reconnus au Sénégal. En effet, dans son allocution, le chef de l’Etat a révélé que le Sénégal a enregistré 368 formations politiques. Poursuivant son propos, le Président Diomaye Faye a précisé que le ministère de l’Intérieur a informé que seuls 14 partis politiques sont en règle. Estimant ce constat est alarmant, le chef de l’Etat a souligné l’urgence d’agir pour « remettre de l’ordre, rationaliser l’espace politique, et restaurer la crédibilité des formations engagées dans le jeu démocratique ».
« Si je décidais, en tant que président de la République, de faire appliquer la loi, il y aurait beaucoup de réactions, parce que tous les autres partis seraient dissous. C’est pourquoi nous devons dialoguer sur le système politique et particulièrement sur la rationalisation des partis politiques et leur mode de financement », a-t-il assuré avant de préciser que ce dialogue ne répond pas à une urgence mais constitue plutôt une « occasion d’écrire ensemble une nouvelle page de notre histoire institutionnelle, dans la sérénité ». « Ces concertations, heureusement organisées en dehors de toute échéance électorale, nous offrent une opportunité unique de réfléchir, avec sérénité et lucidité, sur l’avenir de notre système politique. Ensemble, nous avons la responsabilité de repenser nos institutions, en nous appuyant sur les principes fondamentaux de la démocratie, le respect des libertés individuelles et collectives, ainsi que sur les réformes constitutionnelles et législatives indispensables ».
Sudquotidien
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