RÉFORMES POLITIQUES : LE DIALOGUE NATIONAL S’OUVRE DANS UN CLIMAT D’ATTENTE ET DE CLIVAGES

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, est attendu ce matin au Centre international de Conférences Abdou Diouf (CICAD) pour donner le coup d’envoi officiel des concertations nationales sur le système politique sénégalais, prévues du 28 mai au 4 juin 2025. Ce rendez-vous majeur, voulu inclusif et structurant, vise à refonder les bases de la démocratie sénégalaise à travers un dialogue national élargi.

Un appel au dialogue largement entendu… mais non unanime

À l’initiative du chef de l’État, cette rencontre rassemble une large partie de la classe politique et des forces vives de la Nation, qui ont répondu favorablement à l’appel à la concertation. Plusieurs formations politiques, organisations de la société civile, représentants syndicaux, acteurs religieux, universitaires et citoyens engagés sont attendus autour des travaux.

Cependant, certains partis politiques ont décliné l’invitation. C’est notamment le cas de l’Alliance pour la République (APR) de l’ancien président Macky Sall, de La République des Valeurs dirigée par Thierno Alassane Sall, ainsi que du mouvement Les Serviteurs de Pape Djibril Fall. Ces formations justifient leur absence par des divergences sur la méthode ou le contenu attendu du dialogue, sans remettre en cause l’importance de la réforme institutionnelle.

Trois axes majeurs au cœur des échanges

Les concertations nationales s’articulent autour de trois grandes thématiques, appelées à structurer les réformes à venir :

  • Démocratie, libertés et droits humains : Rationalisation des partis politiques, financement transparent, statut et rôle de l’opposition, protection des libertés fondamentales, révision de textes juridiques.
  • Processus électoral : Réforme du système de parrainage, mise en œuvre du bulletin unique et du vote électronique, audit du fichier électoral, inscription automatique, prise en compte des détenus et des personnes en situation de handicap.
  • Réformes institutionnelles : Évolution du Conseil constitutionnel en Cour constitutionnelle, clarification du rôle des juridictions dans les processus électoraux, mise en place d’un organe indépendant de gestion des élections, et redéfinition des attributions de l’organe de régulation des médias.

Vers une nouvelle ère démocratique ?

Inscrit dans le calendrier républicain, ce dialogue ambitionne de bâtir un consensus national solide autour de réformes structurelles. Le président Diomaye Faye, qui insiste sur la co-construction des institutions démocratiques, compte sur cette dynamique pour amorcer un nouveau chapitre de l’histoire politique du Sénégal.

 

RTS

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