Diomaye Faye trace la rupture digitale : Data centers, compétences, et fin de la dépendance

Déterminé à inscrire le Sénégal dans une nouvelle ère, le président Bassirou Diomaye Faye fait du numérique un pilier stratégique de sa gouvernance. À travers une vision claire axée sur la maîtrise des infrastructures, le développement des compétences locales et un cadre réglementaire souverain, il entend rompre avec la dépendance technologique de l’Afrique et bâtir une véritable indépendance numérique. Une révolution que, selon lui, le continent ne peut plus se permettre de manquer.

Lors d’un entretien accordé à Marwane Ben Yahmed du groupe Jeune Afrique Média, à Abidjan, le président sénégalais Bassirou Diomaye Diakhar Faye a exposé avec conviction sa vision de la souveraineté numérique, qu’il considère comme un enjeu stratégique majeur pour le Sénégal et, plus largement, pour le continent africain.

« C’est une révolution que nous ne pouvons pas rater », affirme d’emblée le chef de l’État, regrettant que l’Afrique ait été marginalisée lors des précédentes grandes mutations technologiques. Pour lui, le numérique ne doit pas être une nouvelle occasion manquée.

La vision portée par le président Faye repose sur trois piliers essentiels : la maîtrise des infrastructures numériques, le développement des compétences locales, et l’instauration d’un cadre réglementaire souverain. À ses yeux, ces éléments sont indissociables pour garantir à l’Afrique un véritable contrôle sur ses données et ses outils numériques.

Mais souveraineté ne rime pas, selon lui, avec fermeture. « Cela ne veut pas dire enfermement ni autarcie. Bien au contraire », précise-t-il. Le président plaide pour des partenariats équilibrés avec des acteurs internationaux, dans une logique de collaboration qui respecte les intérêts africains.

Le défi financier reste cependant de taille. Le Sénégal a évalué à 1,7 milliard de dollars le coût de son plan d’action numérique. Un investissement que l’État ne peut supporter seul. D’où le recours assumé aux partenariats public-privé, à condition que ceux-ci préservent la souveraineté des infrastructures et des données. « Nous voulons construire des data centers sous contrôle national, où les données sont stockées localement et administrées par nos propres compétences », insiste-t-il.

 

Senego

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