Liberté de la presse : le Sénégal occupe la 74e place dans le classement mondial de RSF

La liberté de la presse au Sénégal connait un avancement, selon le Classement mondial 2025 de Reporters sans frontières (RSF) publié ce vendredi 2 mai à Dakar. Le pays se positionne désormais à la 74e place, soit une progression de 20 places par rapport à 2024 où il figurait à la 94e position. Lors du lancement par le Bureau Afrique Subsaharienne de RSF, une attention particulière a été accordée aux cas du Sénégal, de la Guinée, de la RDC et des pays du Sahel. Dans cette édition, l’organisation note que « la liberté de la presse recule de manière préoccupante dans de nombreux pays africains », en particulier dans leur dimension économique.

« C’est dans cette région que le score économique se détériore dans le plus grand nombre de pays : 80% d’entre eux sont concernés », souligne le rapport, qui met en cause la concentration des médias entre les mains de groupes privés proches du pouvoir ou d’acteurs aux intérêts politiques. Une situation qui selon le document exploité par PressAfrik « compromet l’indépendance des rédactions ».

Concernant le Sénégal, RSF relève que « la transparence des aides étatiques est au cœur de réformes en cours, non sans contestation de la profession », et pointe aussi « des contrôles fiscaux intensifiés » ainsi que « la suspension de conventions publicitaires avec des entités publiques », qui participent à fragiliser l’équilibre financier des organes de presse.

Dans plusieurs pays, cette dépendance économique pousse les médias à l’autocensure, « par crainte de perdre des financements », comme observé au Bénin, au Togo ou au Kenya. La situation n’est guère meilleure au Mali ou en Guinée, où « des suspensions de médias, des retraits de licences et des sanctions judiciaires ont provoqué des pertes massives d’emplois et de revenus ».

Au Burkina Faso, RSF dénonce une répression extrême : « des journalistes jugés critiques des autorités ont même été enrôlés de force dans l’armée », tandis qu’en RDC, « des dizaines de radios ont fermé et des journalistes ont été déplacés ». « Sept pays africains ( dont L’Ouganda (143e), l’Éthiopie (145e) et le Rwanda (146e), le Burundi (125e), …) sont désormais dans le dernier quart du Classement », avec l’Érythrée qui « demeure en dernière position mondiale en occupant la 180e place » et où « il n’existe plus aucun média indépendant ».

À l’inverse, RSF note quelques évolutions positives en Afrique australe et atlantique : « L’embellie vient des pays comme l’Afrique du Sud (27e), la Namibie (28e), le Cap-Vert (30e) et le Gabon (41e) ». Reporters sans frontières insiste sur le fait que « le monde a tout à gagner d’une Afrique forte, stable et prospère », mais celle-ci dépendra « du maintien des aides extérieures et d’un accès au marché prévisible ». Pour les pays plus fragiles, RSF souligne que « l’appui des partenaires bilatéraux et multilatéraux demeure essentiel ».

 

Pressafrik

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