De la crise à la RTS : les conséquences négatives de l’indignation sélective

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C’est dommage mais en Afrique les langues ne commencent à se délier que quand nos intérêts personnels sont menacés. Les agents de la RTS devaient se lever depuis longtemps pour dire non à la transformation d’un service public en un vulgaire outil de propagande au service d’un homme et de son parti. Aujourd’hui, les voix s’élèvent pour dénoncer la dictature de Racine Talla sur les agents non-alignés. Seulement, les commentaires sur les sorties des syndicalistes contre la gestion scandaleuse du DG montrent que la majorité des Sénégalais se sont désolidarisés des travailleurs de la chaîne nationale victimes d’injustice. La raison est simple : le peuple sénégalais est la première victime de cette vision sectaire et partisane dont la racine remonte à l’instigateur de cette vision limitée et biaisée du service public. La RTS est devenue au fil du temps le média du président et de ses amis. Certains diront que la RTS a toujours été au service du pouvoir. Même s’ils ont raison, il est inconcevable qu’elle continue à perpétuer ce leg des régimes précédents. Surtout à l’ère du numérique où le téléspectateur a l’embarras du choix. Aujourd’hui, l’environnement concurrentiel des médias impose à la RTS une stratégie marketing qui permet de rapprocher la demande des Sénégalais à son offre de programmes.
Donc pourquoi les Sénégalais devraient-ils être sensibles à ceux qui sont restés silencieux et même complices face à cette entreprise de détournement des moyens publics au profit d’un homme pourtant élu par le peuple souverain ?
Aujourd’hui, les langues se délient autour des plateaux, car la situation est devenue intenable à la RTS. Mais n’est-ce pas un peu tard pour se rebeller?
Cet épisode aura le mérite de nous apprendre qu’il faut remédier à une indignation sélective face à l’injustice. Aujourd’hui si vous êtes épargnés par la tyrannie aveugle, demain ça sera certainement à votre tour de la subir. Sachons dire non à temps. Et n’attendons pas que nos intérêts soient menacés pour freiner la boulimie des ivres de pouvoir. Racine Talla doit être remis à sa place. Et il en est de même pour son patron. Hélas ils oublient vite que le peuple est le seul patron.
Chérif Abdoul Aziz Touré
Directeur de Dabakh FM

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