DE LA NÉCESSITÉ DE REPENSER NOS MÉDIAS

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À force de confondre potins et informations utiles, certains acteurs des médias (pas tous) ont fini de transformer l’environnement médiatique en veritable champ de bataille où s’affrontent différents protagonistes par médias interposés.
La vocation première de la presse dans un pays sous-développé comme le notre devrait être d’informer de façon objective sur ce qui est utile. Elle doit aider le public à mieux comprendre les enjeux dans les domaines prioritaires tels que l’éducation, la santé, l’économie, la religion, la gouvernance publique, la culture, le sport etc.
Mais pour être à la hauteur de ces enjeux, les journalistes eux-mêmes doivent au préalable se munir de connaissances basiques tranversales et multi-disciplinaires pour se prémunir contre l’ignorance et les sujets futiles, ultime recours des paresseux.
Certains objecteront que le public est friand de faits divers et potins, et que la logique économique pèse sur le choix des sujets traités. Mais au risque de paraître idéaliste, il faudra oser explorer des pistes éditoriales qui reflètent la noblesse du journalisme dans le sens du renforcement de la démocratie et de la transparence dans la gouvernance publique.
À ce titre, la Maison Jeunes Reporters initiée par un jeune journaliste qui s’intéresse à des dossiers ayant un impact direct sur le quotidien des Sénégalais comme la corruption, le foncier, la pollution etc. est à encourager. Et ce d’autant plus qu’elle propose un modèle économique alternatif qui requiert un engagement durable du public. Car, faudrait-il rappeler aussi que l’information de qualité a un coût.
Si certains voient dans la volonté exprimée du président de réguler l’environnement des médias une tentative de bâillonnement de la presse (à juste titre d’ailleurs si l’on considère la dimension politicienne), il n’en demeure pas moins que la zizanie actuelle ne plaide pas en faveur des journalistes.
Par conséquent, il est important de rappeler aux acteurs des médias que la liberté d’informer rime avec la responsabilité. C’est un privilège que d’avoir l’honneur d’informer ses concitoyens. Donc, il faut en faire un bon usage. En attendant de repenser nos médias qui sont devenus de véritables lance-missiles au profit d’intérêts privés et singuliers.
Chérif Abdoul Aziz Touré
Directeur de Dabakh FM

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